24 Préludes pour piano

pour piano, voix, instruments monodiques ad libitum,
bande magnétique et mur vidéo immersif

de Pretor Part

par Pascal Pistone (piano)
et
Mathilde Chatin (voix et divers instruments)

Durée : 1h - Voir quelques extraits - Documentaire sur Pretor Part

PROCHAINES DATES (en 2025) :
Sam. 25 janv. à 20h - Dim. 16 fév. à 19h - Dim. 9 mars à 19h
Dim. 30 mars à 20h - Dim. 13 avril à 19h - Mar. 6 mai à 20h
Dim. 18 mai à 19h - Dim. 15 juin à 19h

à L'Impromptu (8 cours de la Marne - Bordeaux - tram B Victoire)

5€ / 8€ (boisson offerte) - Billetterie (facultatif) :
ici


- Douze Préludes en forme d'hommages croisés (1994)


- Douze Préludes écologues (1970)


PASCAL PISTONE (piano)
Compositeur, pianiste et chef d’orchestre franco-italien, professeur agrégé, docteur en musicologie, maître de conférences à l'Université Bordeaux Montaigne, il est l’auteur de divers écrits sur la musique des XXe et XXIe siècles et enseigne notamment l'Analyse, l'Improvisation et l'Accompagnement au piano. Ses compositions (chansons, concertos), ses spectacles de théâtre musical (comédie musicale, opéra multimédia) reflètent son grand intérêt pour les correspondances entre la musique et les autres arts. Pascal Pistone a donné plus de 500 concerts en tant que pianiste, en France et à l'étranger, autour d'un répertoire de chansons, d'improvisations contemporaines et d'accompagnements de films muets.

MATHILDE CHATIN (voix et dives instruments)
Auteure-compositrice-interprète, également comédienne et multi-instrumentiste (piano, violon, accordéon, guitare, mélodica), elle joue, depuis deux ans au Festival Off d'Avignon ainsi que dans plusieurs salles en France, son spectacle de chansons "L'indécis destin de Mathilde Chatin".


L'ESTHÉTIQUE DE PRETOR PART

L’œuvre de Pretor Part, souvent qualifiée de mystique ou de provocatrice, soulève des interrogations quant à sa destination. Bien que le compositeur multiplie les références à diverses religions et croyances, il ne cesse d’inventer de nouvelles symboliques et de nouveaux rites. Ses créations s’inscrivent à la fois dans la mouvance des œuvres aléatoires ou mystiques qui foisonnent à partir de 1968 (notamment chez des compositeurs comme Stockhausen), tout en annonçant les prémices du postmodernisme. Pourtant, ce mysticisme s’inscrit dans une atmosphère souvent surréaliste, flirtant parfois avec l’absurde. Pretor Part, qui ne s’est jamais défini comme croyant, exprime son intérêt pour les rites en ces termes :


Le rite offre un élan artistique et créateur à celui qui le pratique. Comme l’art, il résulte d’un enseignement et d’un apprentissage technique, parfois relativement complexe dans certaines traditions religieuses. À l’instar de l’art, sa signification demeure souvent obscure ou secrète, laissant place à une interprétation subjective et personnelle. Enfin, tout comme l’art, il s’appuie sur des symboles, des formules, des répétitions et se déploie fréquemment sous la forme d’un véritable spectacle. Cependant, à la différence de l’art occidental, le rite n’est pas soumis à une évolution obligatoire. Au contraire, il s’efforce de perpétuer une tradition séculaire. C’est précisément pour cette raison que je m’inspire de ces traditions dans mes œuvres : pour mieux les transgresser par la suite, afin de m’en libérer pleinement.

(Extrait des Confessions fantasques, inédit)

La musique de Pretor Part reflète indéniablement son approche d’artiste plasticien : atypique, profondément contrastée et, à bien des égards, provocatrice. Il peut être considéré comme un digne héritier d’Erik Satie ou de John Cage. L’influence de la musique répétitive, telle qu’elle est pratiquée aux États-Unis, ou encore par certains musiciens estoniens – notamment son quasi-homonyme Arvo Pärt – y est également significative. Pretor Part reste étroitement lié à une référence modale qui a inspiré de nombreux compositeurs slaves. Ses recherches musicales l’ont conduit à concevoir un style unique qu’il a lui-même nommé "Hi-Sense Music".



LA HI-SENSE MUSIC


Les rythmes de la Hi-Sense Music, souvent rapides et répétitifs, bien qu’irréguliers, tendent parfois à transformer la mélodie en motifs rythmiques. Cette esthétique pourrait évoquer la musique techno, si ce n’était le choix résolu d’utiliser des instruments acoustiques (amplifiés ou transformés électroniquement) plutôt que des appareils numériques. La Hi-Sense Music demeure avant tout une musique de concert, exigeant des interprètes talentueux et virtuoses.

Cette approche scénique s’enrichit de projections vidéo et de chorégraphies interactives, pensées pour dialoguer intimement avec la musique. La voix chantée, loin d’endosser le rôle traditionnel et convenu de soliste, est traitée davantage comme un instrument. En harmonie avec les autres musiciens, elle s’exprime principalement à travers des vocalises, tandis que les mots sont réservés à la voix parlée. Celle-ci intervient ponctuellement pour structurer le discours musical et lui conférer une dimension dramatique. Ce caractère est amplifié par des interpolations de bruitages préenregistrés et de sons de synthétiseurs analogiques programmés en temps réel. Les fragments de mots, souvent dépourvus de syntaxe explicite, invitent l’auditeur à plonger dans son inconscient pour y puiser des représentations mentales personnelles.

La Hi-Sense Music est une musique inspirée et humaniste qui propose de multiples approches : danser, méditer, apprécier les prouesses techniques des interprètes ou se laisser transporter par le spectacle sonore et visuel d’une esthétique résolument pluridisciplinaire. Située à la croisée des chemins tout en restant en marge des tendances dominantes de la fin du XXᵉ siècle, cette musique incarne une victoire symbolique : celle de l’analogique sur le numérique, de l’humain sur la machine, de la maîtrise technique sur la technologie !