Le Sous-sol

d'après le roman de Dostoïevski


avec
Jean-Charles Modet (comédien, adaptation théâtrale)
Mansoor Hosseini (percussion), Pascal Pistone (piano), dispositif électroacoustique et vidéo
Durée : 1 heure
1995




Un personnage - petit fonctionnaire russe - détenu dans un mystérieux sous-sol, assis à une table, se livre, s'interroge et s'égare, enraciné et prisonnier de sa quête douloureuse et violente de vérité. Ses pensées, ses doutes, le récit de ses actes, ses petites jouissances et humiliations, sa pugnacité, sa méchanceté revendiquée, tous les secrets de sa propre conscience se déversent dans une logorrhée quasi effrayante ... et qui pourtant nous touche. Est-il fou ? Lucide ? Ou déviant de l'un ou de l'autre ? Ce qu'il a "à nous faire entendre" n'est-il pas "ce que nous sommes" ? Et qui sont ces invisibles "Messieurs" auxquels il s'adresse ?Le personnage du Sous-sol est un maniaco-dépressif, un obsessionnel. Dans sa confession, flux verbal inextinguible, le texte se fait rythme. Les mots s'échappent, se fuient, se poussent, pour s'arrêter soudain dans de terribles accents de vérité et de folie. Ses hauts, ses bas et ses silences sont l'improvisation de sa souffrance secrète, de l'expression d'un "work in progress intérieur", jamais véritablement commencé ou fini, et impossible à dire.Dans cette interprétation du roman de Dostoïevski, deux soldats débraillés, à la fois geôliers et tortionnaires, se servent de l'instrument-piano et de l'instrument-percussion pour inciter le prisonnier à la confession et l'autocritique publique.A l'intérieur de cet univers confiné, l'invisible lien entre le texte et la musique n'est autre que le silence intérieur du personnage : grincements, martèlements, répétitions, bruits imperceptibles de ses hallucinations mentales.


Lieux de représentations :